Asthme et AP, une association bénéfique

L’asthme en bref

L’asthme concerne environ quatre millions de personnes en France, avec une prévalence de 6 à 7% chez l’adulte et de 7 à 15 % chez l’enfant. C’est une affection chronique des voies respiratoires qui provoque une inflammation des bronches, une bronchoconstriction et une hypersécrétion de mucus. L’asthme se manifeste par des crises plus ou moins fréquentes et peut constituer une atteinte à la qualité de vie s’il est mal contrôlé.Cette pathologie est généralement d’origine allergique mais peut également être provoquée par une baisse de la température extérieure ou l’exercice physique. Cet asthme d’effort (ou bronchospasme induit par l’exercice), qui se manifeste quelques minutes après un effort physique intense, résulte d’une hyperventilation prolongée provoquant simultanément un refroidissement et un assèchement des voies respiratoires. Les signes cliniques de cette obstruction bronchique transitoire sont une dyspnée, des sifflements et une toux.

Les bienfaits de l’activité physique sur la maladie

Contrairement à certaines idées reçues, l’activité physique n’est pas déconseillée mais, au contraire, bénéfique au patient asthmatique. Un enfant asthmatique peut et doit faire du sport. En effet, bien que l’exercice puisse être un facteur déclencheur, l’inactivité, qui entraîne le patient dans le cercle vicieux de la sédentarité, est particulièrement délétère. En arrêtant le sport à cause des gênes respiratoires qu’il rencontre à l’effort, le malade entre dans un état de déconditionnement physique qui potentialise les effets de l’hyper-réactivité bronchique. À l’inverse, la pratique sportive régulière augmente la tolérance à l’exercice en diminuant la dyspnée d’effort et améliore le contrôle de l’asthme. Quant au réentraînement à l’effort, il permet une diminution de la dose inhalée de corticoïdes chez la moitié des sujets. Enfin, l’exercice diminuerait la prévalence de la maladie. La pratique sportive régulière a des bénéfices multiples sur la physiopathologie de l’asthme : elle augmente les capacités respiratoires en améliorant le débit cardiaque et le contrôle ventilatoire, diminue l’intensité des crises et permet un meilleur contrôle respiratoire. Au-delà de ces bénéfices physiologiques, l’activité physique a des bienfaits psychologiques et sociologiques non négligeables, puisqu’elle est un facteur de santé et de développement moteur et relationnel. Le sentiment de maîtrise de la maladie ainsi acquis peut permettre au patient de la vivre avec moins d’anxiété. Il ne la perçoit plus comme un handicap, reprend confiance en ses capacités et se sent moins isolé socialement.

Importance de l’environnement

L’environnement joue un rôle très important. L’air inspiré doit être réchauffé et humidifié dans les voies aériennes avant d’atteindre les alvéoles, ce qui explique qu’un air froid et sec limite la pratique sportive de l’asthmatique. Pour cette raison, il faut toujours considérer les conditions climatiques et atmosphériques :

préférer une activité en milieu chaud et humide comme la natation ;

éviter les sports en altitude où l’oxygène est plus rare ;

prendre en compte la présence éventuelle d’allergènes ; il est donc préférable d’éviter l’exercice un jour de forte pollinisation ou de forte pollution atmosphérique.

Le choix de l’activité physique

Chez l’asthmatique, la plupart des sports sont autorisés même si certains sont plus conseillés que d’autres. Seule la pratique de la plongée sous-marine avec bouteille est interdite, d’une part, parce qu’il est impossible techniquement d’inhaler un médicament au fond de l’eau et, d’autre part, parce que l’air comprimé dans la bouteille contient une forte concentration de substances pouvant déclencher une crise. L’équitation est, quant à elle, déconseillée en raison d’un environnement allergique puissant. La course à pied (activité physique prolongée), le ski de fond, le hockey sur glace et le patinage (climat froid et sec), le football ou encore le rugby sont des sports que le patient asthmatique peut pratiquer, mais qui sont asthmogènes. Il faut donc être vigilant.

Les efforts brefs, entrecoupés de phase d’arrêt, sont recommandés tels que les sports de raquette (tennis) ou de combat (karaté, judo, boxe), le sprint ou la gymnastique. Les activités collectives comme le handball sont bien tolérées (leur dimension sociale est importante), ainsi que le cyclisme (hors compétition), le golf, le ski alpin ou la marche.

Les activités sportives en piscine sont vivement conseillées car l’atmosphère est chaude et humide, ce qui aide les bronches à se détendre. Il faut faire attention cependant en cas d’émanation importante de chlore.

Gérer son effort

Tout d’abord, l’échauffement, qui permet de préparer ses bronches à l’activité physique en accélérant progressivement le rythme respiratoire, est primordial. Il est adapté selon l’individu et le sport : il est d’autant plus progressif que l’activité et les conditions sont asthmogènes. Un échauffement général par des exercices respiratoires favorise la maîtrise du souffle. Il faut penser à bien respirer par le nez pour éviter d’assécher les bronches ; l’air inhalé se réchauffe et s’humidifie en passant par les narines avant d’atteindre les alvéoles. Un échauffement par alternance de séquences (d’une à deux minutes) de course lente et de marche est souvent proposé. Des exercices fractionnés, avec alternance, cette fois-ci, de course à haute intensité d’environ trente secondes et de récupération d’environ deux minutes, peuvent également être conseillés. Enfin, une course continue de 15 minutes à faible allure peut permettre aux bronches de s’ouvrir. À la fin de l’exercice, il ne faut pas s’arrêter brutalement afin que les bronches se réadaptent à une respiration de repos. Faire un effort, c’est apprendre à le réguler : il est question de couple intensité-durée. Les exercices brefs et intenses, ainsi que les exercices prolongés, c’est-à-dire supérieurs à 15 minutes mais faiblement intenses, entraînent peu de risque. Les courses de longue durée sont susceptibles de déclencher une crise, cependant, il n’est pas souhaitable de les contre-indiquer, mais plutôt d’en adapter l’intensité. Ainsi, l’asthmatique peut courir longtemps à une intensité d’exercice modérée correspondant à une situation de confort respiratoire, c’est-à-dire juste en dessous du seuil de dyspnée (moment où apparaît l’essoufflement). Ce dernier doit pouvoir continuer à parler pendant l’effort.

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